TATAOUINE
Tataouine, anciennement appelée Foum Tataouine, est une
ville du sud-est de la Tunisie située à 531 kilomètres de Tunis.
Chef-lieu du gouvernorat du même nom, elle constitue
une municipalité comptant 59 346 habitants en 2004.
L'oasis de Tataouine est d'abord un simple relais sur
la route des caravanes entre Gabès d'une part et le Fezzan et le Soudan d'autre part.
Connue comme la « porte du désert », son nom signifie «source d'eau» en berbère
: tittawen est en effet le pluriel du vocable berbère tît qui
signifie « source », le terme Foum qui lui était adjoint signifiant
«bouche» en arabe.
L'occupation de la région est ancienne : plusieurs
vestiges néolithiques et protohistoriques (aussi sur les sites archéologiques
de Ghomrassen et du Djebel Nekrif), puniques et romains ont été trouvés sur
place.
Le site est environné de stations du Limes
Tripolitanus ou de Castra et se situe à l'est du camp romain de Talalati
(Ras El Aïn Tlalet), proche de la voie romaine nord-sud allant de Gigthis (Boughrara) à Tillibari (Remada). En 1903, sur
la base de l'Itinéraire d'Antonin (75, 3), Jules Toutain suppose qu'une station
nommée Tabalati est localisée à Tataouine, mais aucune donnée
archéologique n'a confirmé cette hypothèse, comprise plutôt comme un doublé de Talalati,
qui n'est que rarement reprise depuis.
Peu après l'institution du protectorat, les Français y
installent en 1888 un bureau de renseignement militaire, remplaçant le centre
de Douiret jugé trop à l'écart pour contrôler les tribus des Ouderna qui se
groupent traditionnellement autour de deux grands centres névralgiques du pays
des ksours : l'un économique autour du village de Béni Barka (marché) et
l'autre spirituel représenté par le sanctuaire de Sidi Abdallah Boujlida,
marabout vénéré par toute la confédération des Ouerghemma. À 500 mètres du camp
militaire, le souk construit par les Français ouvre en 1892 ; il compte plus
d'une centaine de boutiques tenues par des commerçants originaires de Gabès et
surtout de Djerba, dont de nombreux Juifs, probablement issus de Hara Sghira.
Le sous-officier Dimier, de passage à Tataouine, le décrit ainsi :
« Le souk de Tataouine est vaste et bordé de galeries
couvertes, où sont installées les boutiques où l'on s'arrête, où on traite les
affaires. À des gens qui revenaient du bled, cela valait un paradis. Tous les joyeux y allaient.
»
Vue générale
de Tataouine en 1925
La ville se dote d'une mosquée (1898) pourvue
ultérieurement d'un minaret (1903), d'un abattoir municipal (1911), d'un bureau de poste (1913), d'une
infirmerie-dispensaire (1914), d'une école primaire (1916) et d'un tribunal.
Elle possède aussi une église construite pendant la Première Guerre mondiale et
une synagogue. Le bâtiment qui fait la célébrité de Tataouine est le bagne
militaire de l'armée française qu'elle abrite jusqu'en 1938, année de
l'abolition des bagnes en France. Il accueille des Bat’ d'Af’, dont les
recrues étaient des condamnés de droit commun ou des soldats punis pour
indiscipline ; les conditions de détention avaient la réputation d'être très
rudes. Cet ancien bagne a été remplacé par une caserne de l'armée tunisienne.
TATAOUINE visité en 1995... puis en 2004 !
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