mardi 29 janvier 2013

HISTOIRE DE LA TUNISIE ( LES 3 000 DERNIERES ANNEES )


 
-1100         Grands commerçants maritimes, les Phéniciens fondent le comptoir d’Utique, non loin de Tunis. Durant cette période, ils se sont installés et s’installeront encore sur une grande partie des côtes africaines.
       

-814 Fondation de Carthage


D’après la légende, la reine de Tyr, Élissa, fonde la ville de Carthage. Déjà comptoir phénicien, la ville connaît un développement très rapide et domine peu à peu la totalité de la côte tunisienne et d’Afrique du Nord.

-256 La guerre punique s’étend en Afrique


Le consul romain Atilius Regulus décide de porter la guerre jusqu’en Afrique, espérant ainsi surprendre les Carthaginois. Le conflit, qui dure depuis déjà 8 ans ne donne aucun résultat, d’un côté comme de l’autre. Aussi, cette attaque pourrait certainement faire pencher la balance. Regulus débarque avec ses troupes au cap Bon, une riche région carthaginoise d’Afrique. Malgré les lourdes pertes essuyées par les Puniques, le consul romain est finalement arrêté et fait prisonnier par ses ennemis.
          
-202 19 octobre Fin de la deuxième guerre punique


Après avoir écrasé les Carthaginois en Espagne, le général romain Scipion débarque en Afrique du Nord en -204, afin de mettre à mal les Carthaginois. Pendant ce temps, Hannibal poursuit sa progression en Italie, sans trouver l’occasion d’écraser Rome. En difficulté, Carthage finit par appeler son général à l’aide. Hannibal rejoint aussitôt sa patrie pour la défendre mais se heurte au roi Numide, Massinissa, allié à Scipion. En -202, Hannibal essuie une défaite cuisante contre les forces ennemies à Zama. Carthage sera contrainte de céder l’Espagne et les îles méditerranéennes ainsi que de payer de fortes indemnités à Rome. À son retour, Scipion prendra le surnom de "Scipion l'Africain".

-149 Scipion Émilien amorce la troisième guerre punique


Depuis la seconde guerre punique, Carthage a retrouvé son rayonnement économique et suscite la méfiance de Rome. Aussi, Scipion Émilien entreprend de détruire définitivement la ville, lançant la troisième guerre punique. Il parviendra à forcer les portes de Carthage après un siège de trois ans. Les principales raisons qui peuvent expliquer ce troisième conflit sont la montée d’une politique démocratique influente qui dérangeait Rome, et les relations conflictuelles entre Carthage et le roi numide, Massinissa. Aussi, Rome aurait prétexté le non-respect d’un traité signé auparavant entre les belligérants pour lancer l’offensive.

-146 Rome annexe la Tunisie


Au lendemain de la troisième guerre punique, les Romains s’emparent de la Tunisie. Ils réduisent Carthage en ruines avant d’inclure la région à l’empire romain d’Afrique. Ils développeront d’ingénieuses méthodes agricoles, contribuant ainsi au développement économique et architectural du territoire.

-146 Destruction de Carthage


Après trois ans de siège, le Romain Scipion Émilien parvient à pénétrer dans la ville de Carthage. La cité entière est rasée et les survivants sont vendus comme esclaves. Les territoires carthaginois formeront la province romaine d’Afrique. Ainsi s’achève la troisième et dernière guerre punique.
              
533   Conquête byzantine de la Tunisie


Le général Bélisaire s’empare de Carthage et chasse les Vandales. Ces derniers occupaient le territoire depuis 439. La région connaîtra une grande instabilité provoquée par une politique fiscale démesurée.

670  Okba ibn Nafi édifie Kairouan

L’émir Okba Ibn Nafi fonde la cité de Kairouan. Quelques années plus tôt, les Arabes avaient déjà profité de l’instabilité régnante sous les Byzantins pour occuper les terres. Cette édification marque plus concrètement leur domination et provoquera de fortes révoltes berbères. Les combats aboutiront malgré tout à la prise arabe de Carthage en 695.

800   La dynastie des Aghlabides


Ibrahim ibn el-Aghlab fonde sa dynastie et règne ainsi sur l’Ifriqiya (Tunisie, territoires annexes). Sous l’autorité nominale du calife de Bagdad, il établit sa capitale à Kairouan et la pare de monuments remarquables. Ses successeurs et lui-même s’appliqueront à développer les arts et la culture islamique. Ils pousseront plus tard leurs frontières jusqu’en Sicile mais seront finalement chassés par les Fatimides en 909.

1051 Les Fatimides envahissent la Tunisie


Régnant déjà sur le Maghreb, les Fatimides s’affaiblissent et tentent de reprendre le contrôle en chassant de Tunisie la dynastie vassale des Zirides. Kairouan est ravagée tandis que la domination arabe s’intensifie. Toutefois, ces conflits mèneront à l’invasion des côtes par les Normands dont Abd el-Moumin, chef berbère almohade, viendra finalement à bout.


1236       Les Hafsides de Tunisie, vers l’indépendance

Jusqu’alors vassale des Almohades, le gouverneur de la Tunisie Abou Zakariya met en place la dynastie des Hafsides. Profitant des conséquences de la bataille de las Navas de Tolosa, il déclare son indépendance et fait de Tunis sa capitale. La région portera désormais le nom de « Tunisie » et les Hafsides bénéficieront du titre d’ « émir des croyants ». S’en suivront quelques conflits avec les Chrétiens et les Espagnols avides de reconquête. Toutefois, la région bénéficiera d’une certaine prospérité jusqu’à la conquête ottomane.

 
1254 7 septembre - Saint Louis rentre de croisade


Le roi et son armée entrent à Paris le 7 septembre 1254 après six années de croisade. Déçu par son échec en Orient, Louis IX va alors s'efforcer de réformer son royaume. Seize ans plus tard, il repartira en croisade pour prendre sa revanche en Terre Sainte. Cette VIIIe croisade tournera court lors du siège de Tunis en 1270 : l'armée sera décimée par la peste qui emportera Saint Louis le 25 août. Charles d'Anjou ramènera en France le corps du roi qui sera enterré à Saint-Denis.
               

1270 25 août - Saint-Louis s'éteint à Tunis


Le roi Louis IX, dit Saint-Louis, meurt à 56 ans à Tunis lors de la VIIIème Croisade. Il avait déjà été le chef de la VIIème Croisade en 1248 qui s'était soldé par un échec. Célèbre pour sa piété et sa sagesse, il avait arbitré plus d'un conflit entre les princes d'Europe. En France, avec les enquêteurs et les légistes, il a posé les bases d'un pouvoir royal fort.


1534 Les Turcs prennent Tunis


Barberousse pénètre les terres tunisiennes et envahit la capitale. Le roi hafside Moulay Hassan est secouru par Charles Quint qui en profite pour imposer son autorité sur lui et sur la région. Toutefois, les Turcs ne s’en tiendront pas là, ils prendront le dessus sur les Espagnols et récupèreront Tunis, asseyant ainsi leur domination sur le pays.
               

1705 Hussein ibn Ali prend le pouvoir tunisien

Le bey Hussein ibn Ali met fin à la dynastie mouradite et instaure une monarchie absolue. Il fonde la lignée des Husseinites, qui règnera sur la Tunisie jusqu’en 1957. Ses successeurs tenteront de s’affranchir de l’autorité ottomane et bénéficieront d’une autonomie importante. Toutefois, durant le siècle suivant, le pays devra faire face aux difficultés financières et aux ambitions des pays européens.
               

1861 26 avril - Mohammed es-Sadok Bey établit une Constitution


La première constitution du monde arabe est promulguée par Mohammed es-Sadok. La Tunisie connut de grands changements durant les années précédentes, marqués notamment par l’abolition de l’esclavage. Cette Constitution suit plus ou moins le modèle occidental dans le but d’améliorer les relations internationales du pays. Toutefois, la Tunisie est fortement endettée et rapidement soumise à une commission financière internationale.

 
1881. Début du protectorat français.

1911-1921 Etat d’urgence pour lutter contre le mouvement anticolonial.

4 juin 1920  Création du Parti libéral constitutionnel tunisien ou parti du Destour (« Constitution »).

2 mars 1934  Habib Bourguiba fonde le Néo-Destour.

Mars-avril 1937 Manifestations en faveur de l’institution d’un Parlement sous l’impulsion du Néo-Destour. Le mouvement est réprimé dans le sang, et le Néo-Destour est dissous le 12 avril.

20 janvier 1946 Création de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui soutient le Néo-Destour.

31 juillet 1954  Reconnaissance par la France de l’autonomie interne.

1956  Le 20 mars, proclamation de l’indépendance ; le 9 avril, formation du gouvernement Bourguiba, après l’élection de l’Assemblée constituante ; le 13 août, adoption du code du statut personnel instaurant l’égalité juridique entre hommes et femmes.

25 juillet 1957  Abolition de la monarchie et proclamation de la république, dont Bourguiba devient le président.

1961  Violents affrontements avec l’armée française autour de la base que Paris a conservée à Bizerte. Celle-ci sera évacuée le 15 octobre 1963.

1963 Interdiction du Parti communiste.

18 mars 1975  Après un amendement de la Constitution, Bourguiba est nommé président à vie.

26 janvier 1978  « Jeudi noir » : grande grève générale de l’UGTT en opposition à la libéralisation de l’économie, suivie d’affrontements (près de 200 morts).

Décembre 1983 - janvier 1984 « Emeutes du pain » qui aboutissent à une répression et à une déstabilisation de l’UGTT. Le général Zine El-Abidine Ben Ali est nommé secrétaire d’Etat à la sécurité.

1987  En août, attentats islamistes à Monastir. Le 7 novembre, M. Ben Ali, alors premier ministre, destitue le président Bourguiba, certificats médicaux à l’appui, et le remplace à la tête de l’Etat.

1988  Le Parti socialiste destourien se transforme en Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).

1994  M.Ben Ali, seul candidat en lice, obtient 99,3 % des voix. Toujours seul candidat, il sera réélu en 1999, en 2004 et en 2009.

Février 1999  Manifestations lycéennes violentes à Gafsa. Arrestations massives.

11 avril 2001  Attentat contre la synagogue de Djerba.

Janvier - mai 2008  Grèves dans le bassin minier de Gafsa : la direction nationale de l’UGTT ne soutient pas le mouvement.

17 décembre 2010  Mohamed Bouazizi s’immole par le feu. Manifestations à Sidi Bouzid, qui s’étendront à tout le pays.

14 janvier 2011  Le premier ministre Mohamed Ghannouchi annonce qu’il assure l’intérim en remplacement de M. Ben Ali, qui a fui. Le lendemain, M. Fouad Mebazaa, président du Parlement, est nommé chef de l’Etat.

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